Le roi des belges
Moi je trouve qu'il en a bien de la chance le roi des Belges. Et pourquoi me direz-vous ? Facile : au coeur de son royaume il y a BRUGES !
A mon avis, on ne vantera jamais assez les mérites de ce véritable petit joyau architectural, arrivé miraculeusement préservé dans notre 21ème siècle. L'Unesco ne s'y est d'ailleurs pas trompé en classant son centre historique au patrimoine mondial de l'humanité.
En cette fin d'octobre il a fallu déjouer une météo capricieuse ( beaucoup de pluie et de grisaille et un beau ciel bleu pendant seulement deux petites heures ) et tenter d'échapper le plus possible aux habituelles hordes de touristes venues du monde entier qui avaient envahi la Grand Place, les rues piétonnes et les abords des canaux.
Dans ce musée à ciel ouvert on déambule beaucoup le nez en l'air, les yeux rivés aux pignons à gradins ou parfois à volutes des maisons flamandes.
La gaieté est de mise pour les maisons qui se serrent frileusement autour de la Grand Place mies en valeur par les drapeaux qui leur donnent un petit air de fête.
Ambiance plus tranquille sur Simon Stevinsplein où les arbres ont commencé à revêtir leurs habits dorés.
Noir pour la force, jaune pour la sagesse, rouge pour le courage, telles sont les qualités fièrement arborées au royaume de la brique et des pavés.
De jour comme de nuit, les pas du promeneur le ramènent invariablement sur le bord des canaux somptueusement parés d'une mélancolie toute automnale. On resterait bien ainsi des heures à perdre son regard dans l'eau et à le laisser dériver comme les feuilles des arbres bercées par les remous.
Quoi de plus tranquille et reposant qu'une balade sous les frondaisons que rien ou presque ne vient troubler?
La nonchalance est de mise et le temps n'a soudain plus aucune prise sur la journée qui s'écoule avec lenteur et se dilue dans le soir qui tombe, quand les bâtiments se reflètent dans les eaux sombres en nous offrant la plus belle et la plus romantique leçon de symétrie qui soit.
Incontournable est la découverte de Bruges depuis un bateau pour accéder à des points de vue autrement inaccessibles, et s'offrir un délicieux frisson au passage d'un pont ou au croisement d'une autre embarcation. Pour éviter les foules qui se pressent aux pontons, les bateaux surchargés, une hausse subite des décibels provoquée par des exclamations et des commentaires dans toutes les langues possibles - ce qui ne manquera pas de gâcher votre balade - il faut privilégier les premières heures de la matinée quand les touristes ne sont pas encore réveillés. A ces moments là, Bruges s'offre à vous en toute quiétude et les canaux ne ressemblent pas encore à des autoroutes aux heures de pointe. On pourra alors découvrir des aspects insoupçonnés de la ville, des berges verdoyantes, l'arrière des maisons, des jardinets avec vue sur l'eau où l'on imagine des vies paisibles loin de toute agitation .
A Bruges, difficile de faire l'impasse sur les cygnes et les chevaux. Les premiers vous acueillent de la façon la plus kitch qui soit dès votre arrivée à la chambre d'hôtel . On les retrouve ensuite au détour des rues, sur les façades, en enseigne, bas-relief ou statue et jusque dans les vitrines des magasins. Il est même possible de séjourner à l'hôtel Die Swaene le bien nommé.
Mais les vrais sont partout. Et au risque de transformer ce billet - une fois n'est pas coutume - en reportage animalier, vous aurez droit au cygne dans tous ses états : en train de chercher de la nourriture, en train de s'ébrouer ou en train de glisser sur l'eau , seul ou en file indienne.
Pourquoi des cygnes à Bruges ? : En 1488, les habitants de Bruges exécutèrent Pieter Lanchals, gouverneur et conseiller de l'empereur Maximilien d'Autriche. " Lanchals " signifie "long cou " et sur le blason de la famille figurait un cygne blanc. La légende dit que l'empereur Maximilien condamna la cité à garder des cygnes sur ses lacs et canaux pour l'éternité. Et ce pour notre plus grand plaisir NDLR ! ( note de la rédactrice )
Les voitures étant pour ainsi dire bannies du centre-ville, c'est la cadence des sabots des chevaux qui en rythme les déplacements. Que l'on soit gondolier à Venise ou cocher à Bruges, aucune inquiétude à avoir. Ces professions ne connaissent pas la crise !
Mais Bruges ne serait-elle pas inscrite sous le signe de l'animal ? C'est en tout cas ce que laisse à penser tout le bestiaire rencontré au fil des rues, le mouton en bas-relief, le chien qui monte la garde ou encore par exemple les bancs aux curieux pieds en forme de dragon.
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La promenade du jour s'achève, tradition oblige, par une gaufre belge et une douceur chocolatée. Elle se poursuivra dans mon prochain billet car Bruges n'a pas fini de vous dévoiler ses secrets !
A suivre / To be continued....
M A R I E *